Vous savez, on se lève tous un matin, en se disant qu'on a loupé quelque chose, que nos vies ont prit une tournure qui n'était pas du tout celle que l'on avait imaginé et que les choses ne pourront jamais être pire. Pour Maxime, ça n'était encore jamais arrivé. Pas pour l'instant. Elle n'est pas de ceux dont la vie a été cruelle avec eux, loin de là. A dire vrai, c'est tout le contraire, jamais elle n'avait autant espéré. Native de Dublin, éduqué dans un cadre familial chaleureux, des parents aimant et des frères et soeurs avec qui, pour la plupart, elle s'entendait à la perfection, bien loin d'elle toutes la souffrance que d'autres connaissent et la seule chose qui lui fit du mal durant son enfant fut la schizophrénie de sa soeur aînée, c'est en partie pour elle que Maxime a toujours été désireuse de trouver un métier qu'elle aimerait et ou elle serait à même d'aider les autres. Ce n'est que lorsqu'elle découvrit les bienfaits des séances en compagnie des psychologues sur sa soeur qu'elle sembla trouver sa voix. Comme une évidence : elle voulait être le déclic qui pourrait les aider à aller mieux, la personne qui les rendrait un peu moins malade, qui leur offrirait une vie meilleure, quand bien même cela serait laborieux. De nature patiente, elle se voyait déjà passer des années à aider un patient en plein désarroi qui devait remonter la pente et faire face. Voilà, elle voulait être quelqu'un qui ferait quelque chose de bien dans sa vie. Maxime voulait être une personne qui, en se couchant le soir dans son lit douillet, pourrait se dire, fière, qu'elle a aidé ceux qui en avait besoin. L'école publique de Dublin, dans laquelle elle reçu son éducation ne bloqua en rien ses idéaux, persévérante, déterminée, elle était prête à suer sang et eau pour atteindre ce rêve. Sa détermination était telle que personnes ne fut surpris de découvrir qu'elle remporta ses examens avec une facilité déconcertante. Car oui, si Maxime est loin de ses filles qui ne veulent que du plaisir, toujours définit comme quelqu'un d'intelligent et de fonceuse, elle n'a d'yeux que pour son travail, quand on a trouvé sa voix, ne jamais l'abandonner par vrai ? Max décroche son premier poste dans la capitale Irlandaise, s'occupant corps et âme de tous les patients qu'elle reçoit, elle accepte même les coups de fils à toute heures du jour, ou de la nuit, n'hésitant pas à parler à ses patients qu'il soit trois heures du matin un jour de réveillon de Noël ou dix heures du soir un jour ou elle est extrêmement fatiguée. On ne connait jamais les grands tournants de sa vie avant de les avoir vécus. Sans doute Maxime n'imaginait-elle pas que le poste qu'on lui proposa sur l'île était l'un de ses fameux tournants. La définition de son emploi restait particulièrement vague mais s'engager à l'aveuglette pour aider les autres ne l'effrayait en rien, au contraire. Bouclant ses bagages, elle partie sans trop se retourner, aider ceux qui en auraient sans doute le plus besoin.

Tout aurait pu être simple, pas vrai ? Maxime avait toujours fait preuve d'un léger manque de professionnalisme en autorisant ses patients à la contacter n'importe quand mais elle connaissait les limites et veillait à ne jamais les dépasser, elle n'irait pas jusqu'à les accueillir chez elle, pour exemple. Ou avoir une quelque autre relation avec eux. Pourtant, parmi tout les patients qu'elle avait eut, des plus fous au plus calme. De ceux qui étaient juste peiné jusqu'aux criminels dangereux de l'île, Maxime n'avait jamais autant apprécié un patient autant qu'elle appréciait Sirius. Le problème sans doute fut-il qu'elle l'appréciait trop et quand bien même elle se voilait la face, il était indéniable qu'elle portait plus d'attention à lui qu'à tous autres patients de l'île, accomplissant tout de même son travail avec brio. Elle tentait chaque fois de savoir ce qui apaisait cet homme meurtrit, ce fou si charismatique qui pourtant, était si doux en sa compagnie. Comme si quelque chose le tranquillisait. Maxime à beau songer qu'il n'est qu'un patient parmi tant d'autres, le fond de sa pensée, qu'elle tente d'enfouir chaque fois un peu plus est tout autre. Peut-être ne se considère-t-elle pas que comme sa psychologue, peut-être le voit-elle autrement que comme un simple patient. Et peut-être sait-elle exactement ce qui l'apaise sans vouloir se l'avouer. Les limites professionnelles, elle les connait et c'est pourquoi elle ne dit rien, ce serait dépasser la ligne rouge, ce qu'elle s'interdit. Alors, Maxime demande plus de consultations, espérant trouver autres choses qui le tranquilliseraient, se persuadant ainsi qu'il y a un autre facteur que ce cabinet pour l'apaiser. Et le soir, elle se couche, la boule au ventre. Oh oui, elle en aide des gens. Et sans se l'avouer, sans doute qu'elle en aime aussi. Et ça, c'est mal, elle le sait pertinemment.