Etendue sur son lit Charlie comptait les étoiles collées au plafond. Ca avait été une de ses conditions quand son frère l’avait amené ici. « Je veux des étoiles fluorescentes au plafond. Il y a beaucoup trop de cumulus…nuages là-bas, je verrai jamais les vraies. Alors, je tiens à avoir des copies dans ma chambre. Elle sera moins sinistre. » Habitué à ses longues démonstrations, il avait acquiescé, et sans broncher, il était allé en acheter avant de partir.

A présent, c’était une de ses habitudes, encore. une Son réveil sonnait à sept heures passées de 4 minutes - parce qu'elle aimait le chiffre quatre - et elle passait une bonne trentaine de minutes à toutes les compter, il y en avait tellement. Elle avait toujours aimé l’astronomie. Le tatouage à son poignet gauche représentait même sa constellation préférée.

Trente minutes, c’était le temps qui lui restait avant que l’infirmier n’arrive pour lui demander si elle avait bien dormi, si elle avait faim, pour lui donner ses médicaments, pour ouvrir ses volets. Ce grand blond semblait connaître ses manies sur le bout des doigts. Il savait qu’il devait placer les médicaments à la droite du verre d’eau, qu’il ne devait pas la toucher, qu’il devait ouvrir les volets mais pas trop pour ne pas l’aveugler. La vie de Charlie était aussi bien réglée qu’une montre. Au lieu de l’étouffer, cette monotonie la rassurait. Elle gardait un souvenir amer de la fois où ses parents avaient voulu lui organiser un anniversaire surprise. Elle s’était mise à pleurer, à trembler, et avait autant paniqué que si on venait de lui annoncer que son frère était décédé.

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